Si l’on parle beaucoup (et à raison) du développement des nouvelles filières de recyclage pour les emballages en plastique, les filières existantes ne se reposent pas sur leurs lauriers. Challengées par les problématiques environnementales et les exigences réglementaires, elles cherchent à améliorer leur process et technologies pour plus d’efficacité. Exemples avec 4 projets soutenus par Citeo dans le cadre d’un appel à projets.
En 30 ans d’existence (presque 50 pour le verre !), boostées par la montée en puissance de la collecte sélective, les filières de recyclage ont fait leurs preuves et permettent aujourd’hui de recycler 72% des emballages ménagers* et 62% des papiers. Mais elles peuvent encore progresser pour produire encore plus de matière recyclée et de meilleure qualité, avec les objectifs suivants :
- Améliorer les taux de recyclage des matériaux. La nouvelle méthode de calcul des taux décidée par l’Union européenne challenge les filières de recyclage. En déplaçant le moment dans le process de recyclage où la matière est considérée comme effectivement recyclée, cette méthode de calcul fait mécaniquement baisser les taux de recyclage, et ce pour chaque matériau.
- Améliorer la qualité de la matière recyclée, élargir et sécuriser les débouchés. Objectif 2030 : 30 % de recyclé dans les bouteilles de boissons. Pour y arriver il faut s'assurer que la matière recyclée soit apte au contact alimentaire et que ses caractéristiques physico-chimiques (viscosité, résistance mécanique, etc.) permettent de reformer des bouteilles.
- Améliorer le bilan environnemental des filières. Cela passe notamment par la décarbonation des process (la réduction des émissions de CO2), mais aussi par l’intégration de plus de matière recyclée, la réduction de la consommation d’eau ou d’énergie, ou l’utilisation d’énergie renouvelables.
* 66% avec la nouvelle méthode de calcul européenne
La diminution des impacts environnementaux des emballages et des papiers est au cœur des missions de Citeo. Cela passe, entre autres, par le développement des nouvelles filières de recyclage, mais aussi par l’amélioration des filières établies. Les 4 projets sélectionnés par Citeo répondent à cet enjeu, en adressant des problématiques d’augmentation des rendements des filières métaux, ou de qualité et d’incorporation de PEHD recyclé. Citeo apporte aux lauréats un soutien financier (50% de leur budget total) mais aussi un accompagnement sur le terrain, en participant par exemple aux essais de nouvelles méthodes ou de technologies effectués sur des sites pilotes ou industriels.
Une partie des emballages en acier et aluminium sont recyclés après extraction des mâchefers d’incinération. Les projets AMFI et OPTRIAMI cherchent à améliorer la performance de récupération des petites fractions (<10 mm pour l’acier et < 8 mm pour l’aluminium) en vue du recyclage.
Cela contribuera à :
- Augmenter le taux de recyclage.
- Générer des tonnes supplémentaires de métaux recyclés, qui n’auront donc pas à être extraites.
- Réduire la production d’énergie. Bon à savoir : le recyclage d’une tonne d’aluminium émet quatre fois moins d’émissions directes que sa production primaire : cela représente une économie d’énergie de 95%*.
* Source : Aluminium France.
A partir de 2030, toute bouteille de boisson en plastique devra intégrer au minimum 30% de matière recyclée, dont les bouteilles de lait en PEHD. Le projet CIRCULAIT-PE travaille sur chaque étape du process de recyclage pour produire une matière recyclée qui pourrait être intégrée dans la fabrication de nouvelles bouteilles de lait, au minimum à hauteur de 30%. Il est porté par Valorplast et regroupe Environnement Massif Central, l’Institut Professionnel du Lait de Consommation (IPLC) et TotalEnergies.
Le projet PRE-PYROLYSE étudie les possibilités de recycler par broyage et séparation, les emballages en aluminium, notamment les plus petits traités aujourd’hui par la pyrolyse. Objectif : proposer une alternative à l’envoi dans des unités de pyrolyse de l’ensemble de ces emballages. En effet, cette technologie, utilisées dans 2 usines en France et en Allemagne, consomme plus d'énergie et dispose de plus d’étapes de transformation que la technologie de broyage et séparation historique.
L’intérêt est multiple : mieux valoriser la matière, désengorger les unités de pyrolyse, et réduire le transport de ces flux d’aluminium triés en France, en les recyclant dans des sites sur le territoire français.